3.1. Peter van Mensch, museology
and management
Peter van Mensch
• 1947, Pays-Bas
• Zoologie et archéologie
• Plusieurs musées, et responsable
programmes éduc. et expos. MHNat. Leiden
• 1982 – 2010, Reinwardt Academie,
Amsterdam, Muséologie théorique
• Thèse 1992
Le contexte : la muséologie
scientifique
La crise des
musées, 1968
Une
réponse : la muséologie comme science
Programme d’ICOFOM 1977
•
établir la
muséologie comme une discipline scientifique universitaire,
•
analyser
et assister le développement des musées et de la profession muséale,
•
étudier le
rôle des musées dans la société
•
encourager
l’analyse critique des principaux courants de la muséologie.
La muséologie : étude d’une
relation spécifique
«
La muséologie est une discipline
scientifique distincte et indépendante dont l’objet de connaissance est une
approche spécifique de l’homme à la réalité, exprimée objectivement en des
formes de musées variées au cours de l’histoire. » Zbýnek Stránský 1980
« La
muséologie est une science qui examine le rapport spécifique de l’homme avec la
réalité et consiste dans la collection et la conservation, consciente et
systématique, et dans l’utilisation scientifique, culturelle et éducative
d’objets inanimés, matériels, mobiles (surtout tridimensionnels) qui
documentent le développement de la nature et de la société. »
« Le
musée est une institution qui applique et réalise le rapport spécifique
homme-réalité » Anna Gregorova (Muwop Dotram 1, 1981)
Structure de la muséologie (van Mensch
et Stransky)
•
muséologie générale : principes de
préservation, de recherche et de communication des témoins matériels de l’homme
et de son environnement, et du cadre institutionnel qui entoure ces activités.
•
muséologie théorique et métamuséologie:
fondations philosophiques (notamment épistémologiques) de la muséologie
•
muséologie spéciale : liens entre
la muséologie générale et les disciplines particulières (histoire de l’art,
anthropologie, histoire naturelle, etc.).
•
muséologie historique
•
muséologie appliquée: muséographie
La muséologie
comme science?
« Les
problèmes de l’existence de la muséologie peuvent être seulement résolus si
l’on prouve :
(1)
que le phénomène muséal est vraiment l’expression d’une relation spécifique de
l’homme à la réalité ;
(2)
que cette relation nécessite des connaissances spécifiques qui ne sont pas
apportées par d’autres sciences existantes ;
(3)
qu’il existe des conditions préalables d’ordre historique, social et
métascientifique pour instituer comme discipline scientifique ce qui est une
finalité gnoséologique spécifique ;
(4)
et que, sans cette discipline scientifique, on ne peut continuer à être
efficace dans le musée, ni résoudre les problèmes de la fonction et de
l’importance du phénomène muséal dans la société. ». (Z.Z.
Stránský)
« la
muséologie n’est pas et ne peut pas être une science, pas plus que l’éducation
ou la cuisine ne le peuvent, et toute tentative pour prouver le contraire est
stupide, erronée et malhonnête » (Kenneth Hudson, 1997)
Opposition à la
pensée anglo-saxonne
La muséologie pour la formation au
travail muséal
- le modèle de Gluzinski un aspect
théorique, guide le travail et la formation
- l’importance de la société : la
muséologie et la formation doivent être au service « de la société et de
son développement »
- un modèle pour la Reinwardt, développé
notamment par van Mensch
L’objet, porteur
d’informations
The object as information bearer – The object as data
carrier (Peter van Mensch)
•
objet document
(caractéristique physiques, données documentaires issues d’un processus
historique :
–
(1) stade conceptuel,
–
(2) (plusieurs) stade(s) factuel(s) (construit,
utilisé, conservé, restauré, etc.) : souvent le seul stade qui intéresse
l’historien de l’art,
–
(3) stade actuel
•
objet message (données
utilisées comme processus de communication, plusieurs messages) // Pearce
•
objet information (sens du
message pour le récepteur) // études de public
•
(utilisation: restauration)
Le processus de
muséalisation (voir ce terme)
- Un processus plus vaste : lieux de
mémoire
- Un processus plus vaste :
organisation mémorielle culturelle (cultural memory organization) (Kathy Gee)
Discussion par van Mensch d’outils de
gestion
- Dans la continuité de l’approche
fonctionnelle, vue comme une évolution
- Une analyse relativement neutre
(présente les premiers articles sur le sujet)
- A mettre en lumière avec le contexte
actuel, et l’utilisation intensive des indicateurs (depuis la LOLF, en
2006) : le Ministère de la culture est soumis à ces indicateurs, et notamment
le patrimoine.
- Idem pour l’analyse portfolio de Kersti
Krug, directement influencée par l’approche des matrices BCG (Boston consulting
group), ou l’immixtion d’outils de gestion managériale au sein des musées
- Une analyse de l’économie de
l’expérience, de Pine et Gilmore
- A mettre en rapport avec l’économie de
la créativité et l’immixtion toujours plus forte de l’économie dans le monde de
la culture.
Serge
Chaumier, Les ambivalences du devenir de
l’écomusée
• Sociologue
• Attaché du patrimoine pour un musée de
société
• Professeur à l’Université de Dijon, puis
d’Artois
• Auteur de nombreux ouvrages sur les
musées, notamment
• Des musées en quête d’identité
• L’inculture pour tous
• Actualités du patrimoine (avec L. di
Gioia)
• Expoland, ce que le parc fait au musée
(dir.)
• Musées et développement durable (dir.)
• Exposer des idées, du musée au centre
d’interprétation (dir. Avec D. Jacobi)
Des musées en quête d’identité :
- travail d’HDR, long travail de terrain,
- un « résumé » pour Publics
& Musées
- Publics & Musées, première revue
scientifique de muséologie francophone
Brève
histoire de la nouvelle muséologie
A l’aune de la
crise des musées…
Déclaration de Santiago de Chile
•
1. S’ouvrir
au monde (autres disciplines)
•
2. Le
patrimoine en vue de jouer un rôle social
•
3.
Véritable accès aux collections / muséographie, évaluation, formation
•
4.
Développer la conscience des problèmes liés à
l’
–
Écologie
et le développement social
–
Urbanisation
–
Éducation
permanente
Ecomusée
Écomusée. n.m. – « Institution
muséale qui associe, au développement durable d’une communauté, la
conservation, la présentation et l’explication d’un patrimoine naturel et culturel détenu par cette même communauté,
représentatif d’un milieu de vie et de travail, sur un territoire donné,
ainsi que la recherche qui y est attachée ». (A. Desvallées)
•
Pas de bâtiment mais un territoire
•
Réseau et antennes
•
Pas de collections, objets du territoire
•
Pas de visiteurs ni touristes, mais des utilisateurs
•
… ce n’est plus un musée ! (Jean Chatelain)
« Car
l’écomusée est l’instrument privilégié du développement communautaire. Il ne
vise pas d’abord à la connaissance et à la mise en valeur d’un patrimoine
il n’est pas un simple auxiliaire d’un système éducatif ou informatif
quelconque il n’est pas un moyen de progrès culturel et de
démocratisation aux œuvres éternelles du génie humain. En cela, il ne peut
s’identifier au musée traditionnel et leurs définitions respectives ne peuvent
pas concorder ». (H. de Varine, 1978)
Un outil :
•
Pour découvrir son identité
•
De développement social
•
D’auto-éducation
•
Pour changer le monde des musées
•
A jeter après emploi…
•
Une base
de données pour la communauté
•
Un
observatoire du changement et un appui pour les réactions
•
Un lieu de
discussions, de rencontres, d’initiatives
•
Une
vitrine qui révèle la communauté à elle même (et aux visiteurs)
(H.
de Varine, 1978)
La nouvelle muséologie
« La nouvelle muséologie, qui a largement
influencé la muséologie dans les années 1980, regroupe un certain nombre de
théoriciens français depuis le début des années 1980, puis internationaux à
partir de 1984. Se référant à un certain nombre de précurseurs ayant publié,
depuis 1970, des textes novateurs, ce mouvement de pensée met l’accent sur la
vocation sociale du musée et sur son caractère interdisciplinaire, en même
temps que sur ses modes d’expression et de communication renouvelés.
Son intérêt va
surtout vers les nouveaux types de musées conçus en opposition au modèle
classique et à la position centrale qu’occupent les collections dans ces
derniers : il s’agit des écomusées, des musées de société, des centres de
culture scientifique et technique et, de manière générale, de la plupart des
nouvelles propositions visant à l’utilisation du patrimoine en faveur du
développement local. »
(concepts clés de la muséologie, 2010)
« Je ne me lasserai donc pas de le répéter: notre
muséologie n’est apparue nouvelle que dans la mesure où la muséologie avait
vieilli. Le mouvement que nous avons initié […] s’est plutôt voulu un retour
aux sources […] et les principes qu’elle met en œuvre n’ont rien de
révolutionnaire. » (André Desvallées, 1992)
La
Nouvelle muséographie
•
« tend à faire disparaître le fossé qu’avait mis
le XIXe siècle entre le spectateur et l’objet muséalisé;
•
En même temps, elle sait garder une certaine distance
pour l’objet obsolète ou exotique muséalisé et l’utilise comme élément de base
de son langage;
•
Elle a créé un langage mettant en conversation l’objet
déjà distancié et l’objet d’usage courant;
•
De ce fait, elle a créé un genre nouveau qui n’est pas
seulement expression d’une réalité scientifique mais création, au même titre
qu’une œuvre d’artiste »
(André Desvallées, 1992)
L’appellation
« musées de société »
rassemble « les musées qui partagent le même objectif : étudier
l’évolution de l’humanité dans ses composantes sociales et historiques, et
transmettre les relais, les repères pour comprendre la diversité des cultures
et des sociétés. »
(Barroso et Vaillant, 1993).
Le
cas de l’écomusée traité par Chaumier
Un petit écomusée parmi d’autres
- Une population locale, un projet de
musée rural
- Le travail participatif et la logique de
territoire, encouragé par Desvallées et GHR
- Du succès (plusieurs milliers de
visiteurs)
- Une force d’opposition à la municipalité
- Une connaissance plus ou moins précise
des enjeux de l’écomusée
La question du discours du musée
La
reconnaissance et prise en charge par le service des musées de France implique
une approche particulière
- Des normes techniques pour le bâtiment
- Un discours cohérent, validé
- Un mobilier expographique cohérent
o
Vitrines
o
Traitement
des objets et conservation
o
Médiation
- Quel discours pour quelles fins ?
o
Un
musée de la nostalgie, avec un discours général sur « l’âge d’or ,
une histoire « mythologisée ».
o
Le
risque de la propagande nationaliste ou régionaliste
o
Un
musée spécifique, plus professionnel ?
- L’enjeu pour l’écomusée est différent de
celui du musée
o
Deux visions différentes (Rivière et Varine,
ou le musée comme contre-pouvoir)
o
Le
rôle du conservateur : porte parole ou créateur ?
o
Initiative
communautaire : le communautaire avant tout ?
o
Le
risque de la « dictature du local »
- Une bataille entre amateur et
professionnels
o
Au
niveau financier
o
Au
niveau du maintien du pouvoir
- La tension se poursuit dans la plupart
de ces initiatives, au niveau de leur développement
- Les écomusées actuels sont-ils encore
des écomusées ? ?
La question du bénévolat
- Une telle tension existe ailleurs que
dans les écomusées, dès que la logique de bénévolat apparaît
o
Musées
bénévoles
o
Associations
d’amis
- Logique du don
o
Mauss,
o
Donner,
recevoir, rendre
o
Le
don et l’identité
o
Des
aspects plus sombres
- Un rapport de force particulier
- Une logique à comprendre, cependant,
pour
o
bénéficier
des principes du don
o
dépendre
un peu moins des deux autres logiques (publique et marché)
Prochain cours
• Jean Davallon, « Le musée est-il
vraiment un média? », Publics &
musées, 1992.
http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/pumus_1164-5385_1992_num_2_1_1017
•
Tony Bennett, “The exhibitionnary complex” , New Formation, 4, 1988.
http://www.londonconsortium.com/uploads/The%20Exhibitionary%20Complex.pdf
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